Les imaginaires de la photographie

A rebours d’une idée trop répandue, la photographie n’est pas enchaînée au réel. L’exposition présentée au Bloc du 16 novembre au 3 décembre sous le titre «  les imaginaires de la photographie » le montre avec force et de bien des façons.

On y verra des collages sans colle, suscitant d’impossibles rencontres, des motifs soumis à des déformations plastiques et poétiques, des paysages en négatif abritant des personnages échappés de tableaux célèbres, des traces d’installations in situ et néanmoins exotiques,  des  compositions que le travail du noir et blanc rend presque abstraites, un Caravage recréé et…augmenté par la soit-disant « réalité », des portraits arrachés au temps et mixés avec des éléments de décors engendrés par IA.

Rappelons ici que le désormais classique triangle lacanien articule 3 dimensions : le réel, l’imaginaire et le symbolique. Or, le symbolique est aussi présent dans l’exposition, non seulement parce que l’art est un langage, mais d’une autre façon, moins attendue,  avec ces images très inquiétantes, et très belles, entièrement générées par l’IA, c’est à dire au moyen de mots choisis par l’artiste, et que la machine, l’ordinateur,  transforme en images. 

C’est ainsi à une confrontation de pratiques dites, faute de mieux, « photographiques », très différentes, que cette exposition du Bloc nous convie.

Bernard Matignon